Au regard de « l’enquête patrimoine » publiée par l’INSEE en novembre 2016, 93,7 % des ménages sont détenteurs d’un patrimoine privé pour un total de 10 500 milliards d’euros. Ce patrimoine peut prendre la forme d’actifs financiers (livrets d’épargne, épargne logement, valeurs mobilières, assurance vie et épargne retraite) et de biens immobiliers. Sur les 10 dernières années, ce chiffre est en légère diminution puisqu’en 2004 94 % des ménages détenaient un patrimoine privé. Si les taux de détention des actifs immobiliers et financiers sont restés stables (respectivement à 60,50 % et à 90,20 %), il n’en demeure pas moins vrai que la hiérarchie au sein des actifs financiers a été bouleversée. Ainsi, la détention de l’épargne logement est passée de 41,3 % en 2004 à 32,2 % en 2015. Il en est de même pour les valeurs mobilières qui ont fortement régressé passant de 24,2 % en 2004 à 16,5 % en 2015. A un degré moindre, l’épargne salariale s’inscrit également en décroissance (16,7 % en 2004 à 14,5 % en 2015). A l’inverse, l’assurance vie est la grande gagnante de la dernière décennie, passant de 36,9 % en 2004 à 44,2 % en 2015. Les livrets d’épargne ont aussi connu une progression allant de 83,2 % à 85,9 %.  

L’étude de l’INSEE révèle que le patrimoine moyen des français ressort à 269 100 € et se décompose comme suit : 164 200 € en biens immobiliers (61 %), 55 300 € en actifs financiers (20 %), 28 500 € en actifs professionnels (11 %) et 21 100 € en autres biens (8 %). La catégorie des autres biens comporte les véhicules, les biens d’équipements de la maison, les bijoux et les œuvres d’art. Cette prédominance des actifs immobiliers dans le patrimoine global est telle que, pour un français sur deux, le poids de l’immobilier dépasse le seuil des 80 %. Bien évidemment, la résidence principale demeure la composante essentielle et représente à elle seule 85 % de la valeur des biens immobiliers des ménages propriétaires. Rappelons qu’en France, près de six ménages sur dix sont propriétaires de leur résidence principale.

Ces chiffres cachent toutefois d’importantes disparités puisque le patrimoine moyen se trouve être très supérieur au patrimoine médian fixé, quant à lui, à 158 000 €. Par définition, la médiane détermine le niveau pour lequel un nombre équivalent de personnes se situe en-deçà et au-delà de ce seuil. Sachant que la France compte 28 millions de ménages, il en résulte donc que 14 millions possèdent un patrimoine inférieur à 158 000 € et 14 millions un patrimoine supérieur à 158 000 €.

Dans son enquête, l’INSEE met en exergue que les 14 millions des ménages les plus fortunés se partagent 92 % des avoirs globaux, et que, près de la moitié (47 % exactement) de la richesse globale est détenue par les 10 % des ménages plus riches. Pour figurer parmi ceux-ci, il convient d’avoir un patrimoine d’au moins 595 700 €. A l’opposé, les 10 % des ménages les moins bien dotés détiennent chacun moins de 4 300 € de patrimoine et se partagent ensemble 0,07 % de la richesse totale des français. Les 5 % des français les plus riches détiennent 33 % de la masse du patrimoine de l’ensemble des ménages.

Enfin, les ménages possédant au moins 1 953 000 € de patrimoine font partis des 1 % des français les plus fortunés et se partagent 16 % du patrimoine global des français.

Comme le démontre le tableau ci-dessous, l’âge, la catégorie socio-professionnelle et la composition du foyer sont des variables qui ont une influence directe sur la valeur du patrimoine.

 Dcembre 2016

(1) Véhicules, équipement de la maison, bijoux et œuvres d’art

Concernant l’âge, le patrimoine moyen passe de 61 500 € pour les moins de 30 ans à 354 100 € pour les personnes dont l’âge est compris entre 60 ans et 69 ans pour retomber à 287 900 € pour les plus de 70 ans. Le patrimoine suit donc une logique d’accumulation avec l’âge puis de désaccumulation partielle. L’accumulation est bien évidemment affectée par de nombreux événements professionnels et familiaux tels que les héritages et les donations. Les ménages bénéficiaires de ces transmissions disposent d’un patrimoine plus élevé : pour la moitié d’entre eux, il s’élève à plus de 242 900 € contre 72 100 € pour la moitié de ceux qui n’en ont pas bénéficié.

Au niveau des CSP, la catégorie la mieux lotie est celle des agriculteurs avec un patrimoine moyen de 1 040 000 € devant les professions libérales avec 749 500 €. Les plus défavorisés sont les ouvriers non qualifiés avec un patrimoine moyen de 90 100 €. En règle générale, le patrimoine des indépendants est près de 3 fois plus élevé que celui du reste de la population en raison de la possession d’actifs professionnels. Ces actifs sont loin d’être négligeables dans la mesure où ils représentent plus du tiers du patrimoine des indépendants en activité. En outre, les indépendants sont enclins à épargner davantage dans la mesure où ils sont exposés à des fluctuations de revenus plus fortes que les salariés et bénéficient de droits à la retraite moindres. Par conséquent, 13 % des indépendants contre 5 % des autres ménages détiennent un patrimoine privé composé à la fois d’au moins un livret d’épargne, un produit d’épargne logement, un produit d’assurance vie ou d’épargne retraite, un bien immobilier et des valeurs mobilières. Les écarts sont également significatifs au sein des ménages salariés. Pour preuve, le patrimoine moyen des cadres est 4,3 fois supérieur à celui des ouvriers non qualifiés.

En conclusion, les inégalités au niveau du patrimoine sont indéniablement très marquées. En effet, le patrimoine moyen des 10 % des ménages les plus aisés est 139 fois supérieur à celui détenu par les 10 % les plus pauvres. Cet écart est nettement moindre au niveau des revenus puisque le revenu maximal des 10 % de ménages les plus modestes est 4,6 fois moins élevé que le revenu minimum des 10 % les plus aisés.

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