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En 2020, la croissance mondiale s’est contractée d’environ 5 % compte tenu des effets liés à la crise sanitaire. En toute logique, ceci aurait dû entrainer une diminution de la richesse mondiale. Or, cela n’a pas été le cas comme le démontre le Crédit Suisse au travers de son rapport annuel dénommé « Global Wealth Report 2021 ». En effet, la richesse mondiale a augmenté de 7,4 % en 2020 pour atteindre 418 341 milliards de dollars. Cette évolution marque toutefois des divergences selon les zones géographiques. Les meilleures performances reviennent à l’Europe et à l’Amérique du Nord avec des hausses de près de 10 % suivie par l’Asie (+5%). En revanche, des replis ont été enregistrés en Afrique (-2%), en Inde (-6%) et en Amérique Latine (-11%), plus durement impactés par la pandémie.

L’étude du Crédit Suisse porte sur le patrimoine net global (avoirs financiers et immobiliers après déduction des dettes). Afin d’homogénéiser les comparaisons entre les pays, le patrimoine est exprimé en dollars par adulte. En 2020, le patrimoine moyen par adulte au niveau mondial a atteint 79 952 $ affichant une progression de 6 % sur un an, 31 % sur 5 ans, 43 % sur 10 ans et 155 % sur 20 ans. Bien évidemment, comme l’atteste le tableau ci-dessous, cette moyenne mondiale traduit de fortes disparités entre les pays.

La Suisse affiche la richesse la plus élevée avec un patrimoine net de 673 962 $ par adulte suivie par les USA avec 505 421 $, Hong Kong (503 335 $), l’Australie (483 755 $) et le Luxembourg (477 306 $).

La France figure en 14ème position avec un patrimoine net de près de 300 000 $. Les pays les plus pauvres, c’est-à-dire ceux dont le patrimoine net est inférieur à 1 000 $ par adulte sont le Burundi (728 $), Haïti (767 $), la République Centrafricaine (840 $) et la Sierra Leone (995 $).

Au cours des 20 dernières années, les positions ont peu évolué puisqu’en 2000 la Suisse détenait déjà le leadership avec un patrimoine net par adulte de 231 354 $, devançant les USA (215 146 $) et le Japon (191 446 $). La Sierra Léone figurait également en queue de peloton avec 61 $, devancée par l’Ethiopie (126 $) et la République Centrafricaine (141 $). Il est à noter que le Japon a connu une chute sévère dans le classement au cours des 20 dernières années passant de la 3ème à la 20ème place avec un patrimoine net moyen fixé à 256 600 $. Au cours de cette même période, la France a gagné 2 places passant de la 16ème (106 643 $) à la 14ème position (299 355 $). Certains pays ont vu leur richesse décroître de près de la moitié au cours des 20 dernières années. C’est le cas d’Haïti, de la Syrie et de l’Argentine. En revanche d’autres pays, comme le Nigéria, l’Ethiopie, le Turkménistan, le Kenya, le Rwanda, la Guinée Equatoriale et le Zimbabwe, ont connu une croissance très soutenue avec une richesse multipliée par près de 30.  Richesse Moyenne par adulte

En 2020, la richesse moyenne a davantage progressé en Suisse (gain de 70 729 $), en Australie (+65 695 $), en Suède (+55 460 $), en Belgique (+54 030 $) et aux Pays-Bas (+46 030 $). En France, la progression a été plus limitée avec un accroissement de 16 770 $. Le Brésil, le Chili et la Russie ont enregistré une baisse de la richesse par adulte de l’ordre de 10 000 $ liée aux effets de la pandémie et de la chute de leur monnaie vis-à-vis du dollar. Les grands perdants sont les Emirats Arabes Unis et Hong Kong avec des reculs de près de 20 000 $ et 30 000 $.

Le fait de raisonner en termes de richesse moyenne a pour corollaire de surestimer le niveau réel de richesse de la population car il suffit de quelques très grandes fortunes pour tirer la moyenne vers le haut. Afin de résoudre ce problème, il est préférable de se tourner vers le patrimoine médian. Le patrimoine médian est celui qui coupe la population en deux parts égales de sorte que la moitié de la population possède un patrimoine supérieur à ce niveau médian et l’autre moitié un patrimoine inférieur.

Ce faisant, les positions sont radicalement différentes puisque désormais le Luxembourg arrive en tête avec 259 899 $ suivi par l’Australie (238 072 $), l’Islande (231 462 $), la Belgique (230 548 $), Hong-Kong (173 768 $), la Nouvelle Zélande (171 624 $), le Danemark (165 622 $) et la Suisse (146 733 $). La France arrive en 10ème position avec un patrimoine médian net par adulte de 133 559 $.  

Sur un an, la richesse médiane a le plus progressé en Belgique (gain de 35 330 $), en Australie (+32 280 $), au Danemark (+16 980 $), aux Pays-Bas (+16 880 $) et en Suède (+15 770 $). En France, la progression a atteint 7 090 $.

Comme souligné précédemment, l’augmentation des richesses en cette année de pandémie planétaire où la croissance mondiale a été négative peut sembler paradoxale. Toutefois, cela s’explique par les mesures de soutien prises par les gouvernements afin d’aider les entreprises et les ménages affectés par la pandémie ainsi qu’aux actions des banques centrales qui, via les injections massives de liquidités, ont favorisé la hausse des prix des actifs. L’étude étant libellée en dollars, les effets de change entrent également en ligne de compte. Et ces derniers sont loin d’être neutres, notamment pour les européens en raison de la hausse de l’euro face au dollar. Ainsi, pour un Français, l’appréciation  de l’euro (+9,2 %) est le principal facteur de l’augmentation de la richesse suivie par la hausse des prix de l’immobilier (+6,4 %). En revanche, avec un repli de 2,8 %, les actifs financiers ont contribué à une destruction de richesse en France. 

 Richesse Mdiane par adulte

S’il est évident que la richesse est confinée entre les mains d’un nombre réduit d’individus, cette étude a le mérite de quantifier précisément ce phénomène. Ainsi, les experts révèlent que 55 % de la population mondiale se partage  1,31 % de la richesse mondiale et que 85 % des richesses sont possédées par 12,21 % de la population. Pour figurer parmi ces 12,21 %, il suffit d’avoir un patrimoine net d’au moins 100 000 $. Pour mémoire, cela concerne 29 millions de français sur les 49 millions de la population adulte, soit près de 42 % des français. Les plus fortunés, c’est-à-dire ceux ayant un patrimoine supérieur à un million de dollars, représentent 1,07 % de la population mondiale et totalisent 46 % de la richesse mondiale. Pour mémoire, cela englobe 2,47 millions de Français soit moins de 5 % de la population des adultes français.

Les écarts de richesse se mesurent via un indice dénommé « Gini ». Au plus celui-ci est proche de 100 %, au plus les inégalités sont criantes. Au niveau mondial, cet indice ressort à 88,9 % et laisse donc apparaître de fortes disparités selon les pays. Les meilleurs élèves sont la Slovaquie et l’Islande qui affichent un indice proche de 50 % et les moins bons, Brunei et les Bahamas, dépassent les 91 %. Pour la France, l’indice Gini ressort à 70 % et au sein des grandes puissances économiques, seuls l’Italie (66,5 %) et le Japon (64,4 %) ont un indice inférieur à celui de la France. Sur les 10 dernières années, l’indice Gini a progressé de 0,80 point au niveau mondial démontrant ainsi le renforcement des inégalités. C’est sur le continent américain que la progression fut la plus soutenue avec +7,4 points pour l’Amérique Latine et +4,3 points pour l’Amérique du Nord. En Europe, la progression est ressortie à +1,5 points. La France se positionne à contre-courant de ce mouvement avec un indice Gini stable. Les inégalités ne se sont donc pas accrues en France depuis 2010 en raison de sa très généreuse politique redistributive (prestations sociales) financée par un taux de prélèvements obligatoires parmi les plus élevés au monde.  

L’année 2020 a connu une augmentation de 10 % du nombre de millionnaires dans le monde passant de 51 millions à 56 millions. Il est à noter que, pour la première fois de son histoire, le clan des millionnaires a franchi le seuil symbolique de 1 % de la population mondiale. Bien évidemment, les Etats-Unis accaparent près de 40 % des millionnaires et la Chine près de 10 %. Le Japon arrive en troisième position avec près de 7 %. L’Allemagne se place en quatrième position au niveau mondial avec 2,95 millions de personnes soit 5,27 % de la population mondiale des millionnaires. La France se place en 6ème position avec 2,47 millions de millionnaires totalisant 4,4 % de la population mondiale des millionnaires devancée de peu par le Royaume-Uni avec ses 2,49 millions de millionnaires. 

Parmi les 5 millions de nouveaux millionnaires recensés en 2020, un tiers provient des USA, 12 % d’Allemagne et 8 % d’Autriche ainsi que du Japon. La France a dénombré 309 000 nouveaux millionnaires soit une contribution de 6 % au niveau mondial. L’augmentation du nombre de millionnaires en 2020 a été particulièrement soutenue en Europe puisque le rythme des 25 % a été dépassé en Autriche (+28 %), en Allemagne (+27 %) et aux Pays-Bas (+26 %). Les pays les plus peuplés, tels que les USA et la Chine, ont enregistré des hausses plus modestes fixées respectivement à 9 % et 5 %. Selon les projections établies par le Crédit Suisse, le nombre de millionnaires devrait atteindre 84 millions d’ici 5 ans soit une hausse de 50 %

Si l’on se focalise plus spécialement sur la France, le Crédit Suisse révèle que le patrimoine détenu par les adultes français s’élève au total à 14 958 milliards de dollars ce qui correspond à 3,58 % de la richesse mondiale. Le patrimoine moyen est fixé à 299 355 $ par adulte et se décompose d’actifs financiers à hauteur de 149 703 $ et de biens immobiliers pour 194 428 $ desquels il convient de soustraire 44 776 $ de dettes. Cette répartition, qui fait ressortir des avoirs financiers à hauteur de 43,5 % et immobiliers nets à hauteur de 56,5 %, se trouve être totalement inversée au niveau mondial (54 % en actifs financiers et 46 % en actifs immobiliers nets). Ceci dénote l’engouement de l’épargnant français pour l’immobilier et son désamour envers les placements boursiers.

Sur les 20 dernières années, la richesse moyenne française a progressé de 6 % l’an ce qui s’avère être une hausse plus soutenue que la richesse mondiale fixée à 4,80 % l’an en moyenne. Pour mémoire, en 2000, le patrimoine détenu par les Français s’élevait à 4 704 milliards de dollars soit un patrimoine moyen par adulte fixé à 106 643 $. Le patrimoine médian des Français ressort à 133 559 $ et a progressé de 171 % sur 20 ans soit une hausse moyenne supérieure à 5 % l’an. Cet écart important entre la moyenne et la médiane traduit inévitablement une forte dispersion dans la répartition des richesses puisqu’il ressort que :

  • 4,9 % des adultes français (soit 2,47 millions d’individus) possèdent un patrimoine supérieur à 1 000 000 $.
  • 53,3 % des adultes français (soit 26,62 millions) possèdent un patrimoine compris entre 100 000 $ et 1 000 000 $.
  • 27 % des adultes français (soit 13,47 millions) possèdent un patrimoine compris entre 10 000 $ et 100 000 $.
  • 14,8 % des adultes français (soit 7,4 millions) possèdent un patrimoine inférieur à 10 000 $.

Près de 55 % de la richesse française est détenue par la population des 10 % les plus riches. Les 5 % les plus riches possèdent près de 42 % des richesses et les 1 % les plus riches en accaparent 22 %. Par rapport à nos voisins européens, les écarts sont moindres puisque la population européenne des 10 % les plus aisés possède 67 % des richesses. 53 % sont détenus par les 5 % les plus riches et 29 % sont entre les mains du clan des 1 % les plus riches. Au niveau mondial, les inégalités sont nettement plus marquées car 82 % de la richesse mondiale est détenue par la population des 10 % les plus riches. Les 5 % les plus riches en possèdent 70 % et les 1 % les plus riches accaparent 45 %.

Avec 2,47 millions de personnes ayant un patrimoine supérieur à 1 000 000 $, la France occupe le sixième rang sur le plan mondial derrière les USA, la Chine, le Japon, l’Allemagne et le Royaume-Uni. Le nombre de français possédant des avoirs supérieurs à 1 000 000 $ a progressé de 14 % sur un an et de 11 % sur 10 ans.

La France compte 3 749 personnes qualifiées d’ultra-riches, c’est-à-dire disposant d’une fortune supérieure à 50 millions de dollars. Au niveau mondial, la population des ultra-riches se monte à 215 034 personnes et se situe aux USA (52 %), en Chine (13 %), en Allemagne (4 %), au Royaume-Uni (2,4 %), au Japon (2,2 %) et en Inde (2 %). La France arrive en septième position (1,74 %).

En 2020, en dépit d’une crise sanitaire d’une ampleur inédite, la population mondiale s’est enrichie grâce au soutien des états et des banques centrales. D’ici 2025, selon les analystes de la banque d’investissement helvétique, la fortune mondiale devrait augmenter de 40 % pour avoisiner 583 000 milliards de dollars. Celle-ci devrait être tirée par la Chine et l’Inde dont les patrimoines par adulte devraient être respectivement fixés à 105 000 $ et 21 000 $. Ces deux pays devraient également voir leur nombre de millionnaires doubler d’ici 2025 contre une progression limitée à 27 % pour les USA et 50 % au niveau mondial. Le nombre des ultras-riches (patrimoine supérieur à 50 M$) devrait continuer de croître à un rythme soutenu sur les 5 prochaines années (+60 %).

 

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