Dans cette étude, les revenus sont retenus avant impôt et prélèvements sociaux et intègrent bien évidemment ceux liés à l’activité professionnelle mais également ceux issus du patrimoine. Afin d’évacuer la problématique liée à la notion de taille et de composition du foyer, l’INSEE retranscrit les revenus pour une unité de consommation. Ceci est louable mais complexifie la lecture des revenus dans la mesure où une unité entière est attribuée au chef de famille majorée de 0,5 unité pour chaque personne de plus de 14 ans présente dans le foyer et 0,3 unité par enfant de moins de 14 ans. En clair, une personne seule dispose d’une unité de consommation, un couple marié sans enfant compte 1,5 unité de consommation (1 pour le chef de famille + 0,5 pour le conjoint) et un couple avec un enfant de plus de 14 ans et un de moins de 14 ans possède 2,3 unités de consommation (1 pour le chef de famille + 0,5 pour le conjoint + 0,5 pour l’enfant de plus de 14 ans + 0,3 pour l’enfant de moins de 14 ans).
L’INSEE nous apprend que, pour faire partie des 50 % des Français les plus aisés, il convient de gagner plus de 22 170 euros annuels avant impôts (soit 1 850 euros par mois) pour une personne seule ou 33 255 euros (soit 2 770 euros par mois) pour un couple sans enfant ou encore 55 425 euros (soit 4 620 euros par mois) pour un couple avec deux enfants âgés de plus de 14 ans.
Pour mémoire, la moyenne des revenus annuels des 50 % des plus riches ressort à 26 040 euros (soit 2 170 euros par mois) pour une personne seule et 39 060 euros (soit 3 255 euros) pour un couple sans enfant.
En matière d’étude des hauts revenus, l’INSEE ne retient que les 10 % de la population des plus riches. Autrement dit, 90 % de la population répertoriée sous la dénomination de « très grande majorité de la population » est écartée d’office. Au sein des 10 % restants, les 9 premiers pourcents sont regroupés sous la dénomination de « hauts revenus » et le dernier pourcent est répertorié en tant que « très hauts revenus ». Cette catégorie des très hauts revenus, autrement dit celle qui regroupe les 1 % des Français les plus riches, se subdivise en trois sous-catégories :
- Celle des personnes « plus aisées » qui regroupe les 0,01 % de la population disposant des revenus les plus élevés ;
- Celle des « très aisées » qui englobe les 0,09 % des personnes suivantes ;
- Les 0,9 % restantes sont appelées les « aisées ».
Etant donné que le France compte 37,4 millions de foyers fiscaux, cela signifie que le nombre de personnes « plus aisées » se monte à 3 740, celui des « très aisées » à 33 660 et celui des « aisées » à 336 600 pour une population totale de très hauts revenus de 374 000 personnes.
Au regard de cette étude menée par l’INSEE, il en découle que :
- Si vous vivez seul et percevez plus de 699 230 euros par an (soit 58 269 euros par mois), vous faites partie du club très fermé des « plus aisés » regroupant 1 français sur 10 000. Si vous êtes marié sans enfant, il faut dépasser 1 048 845 euros par an (soit 87 404 euros par mois) puisque vous bénéficiez de 1,5 unité de consommation. Pour mémoire, la moyenne des revenus annuels de cette catégorie ressort à 1 296 980 euros (soit 108 082 euros par mois) pour une personne seule et 1 945 470 euros (soit 162 123 euros par mois) pour un couple.
- Si vous vivez seul et percevez entre 259 920 euros par an (soit 21 660 euros par mois) et 699 230 euros par an (soit 58 269 euros par mois), vous faites partie de la population des « très aisés ». Si vous êtes marié sans enfant, cela correspond à une rémunération annuelle comprise entre 389 880 euros (soit 32 490 euros par mois) et 1 048 845 euros (soit 87 404 euros par mois). Pour mémoire, la moyenne des revenus annuels de cette catégorie ressort à 366 090 euros (soit 30 508 euros par mois) pour une personne seule et 549 135 euros (soit 45 761 euros par mois) pour un couple.
- Si vous vivez seul et percevez des revenus compris entre 106 210 euros par an (soit 8 851 euros par mois) et 259 920 euros par an (soit 21 660 euros par mois), vous faites partie des 0,9 % des français les plus riches et entrez dans la catégorie des « aisés ». Si vous êtes marié sans enfant, pour appartenir à cette catégorie, il faut avoir un revenu annuel compris entre 159 315 euros (soit 13 276 euros par mois) et 389 880 euros (soit 32 490 euros par mois). Pour mémoire, la moyenne des revenus annuels de cette catégorie ressort à 145 640 euros (soit 12 137 euros par mois) pour une personne seule et 91 245 euros (soit 18 205 euros par mois) pour un couple.
- Si vous vivez seul et percevez entre 45 220 euros par an (soit 3 760 euros par mois) et 106 210 euros par an (soit 8 851 euros par mois), vous faites partie de la catégorie des hauts revenus sans toutefois faire partie de celle des très hauts revenus. Autrement dit, cette catégorie regroupe les 9 premiers pourcents des 10 % des plus riches. Si vous êtes marié sans enfant, il faut avoir un revenu annuel compris entre 67 830 euros (soit 5 653 euros par mois) et 159 315 euros (soit 13 276 euros par mois). Pour mémoire, la moyenne des revenus annuels de cette catégorie ressort à 60 830 euros (soit 5 069 euros par mois) pour une personne seule et 91 245 euros (soit 7 604 euros par mois) pour un couple.
- Si vous vivez seul et percevez moins de 45 220 euros par an (soit 3 760 euros par mois), vous appartenez à la « très grande majorité de la population ». Si vous êtes marié sans enfant, il faut gagner moins de 67 830 euros par an (soit 5 653 euros par mois). Pour mémoire, la moyenne des revenus annuels de cette catégorie ressort à 20 880 euros (soit 1 740 euros par mois) pour une personne seule et 31 320 euros (soit 2 610 euros) pour un couple.
L’INSEE indique que la population des très hauts revenus, qui est composée des 1 % des français les plus riches, encaisse 6,6 % de la totalité des revenus et gagne en moyenne 176 990 euros (pour une personne seule) soit 6,8 fois plus que le revenu moyen de la population dans son ensemble. Si l’on retient la population des « très aisés », son revenu moyen est 14 fois supérieur à celui de l’ensemble de la population. Le rapport entre les « plus aisés » et la population moyenne est de 50 fois. Au sein de la population des très hauts revenus, les disparités sont très fortes avec un rapport allant de 1 à 200. En ajoutant l’aspect fiscal, les écarts tendent toutefois à se réduire puisque la population des très hauts revenus contribue davantage à l’impôt que les autres. En moyenne, la catégorie des très hauts revenus voit, en effet, son revenu disponible être amputé d’au moins 25 %. Dès lors, le revenu annuel requis pour faire son apparition au sein du club des très hauts revenus se trouve abaissé à 79 810 euros au lieu de 106 210 euros avant impôt. L’effet redistributif de l’impôt est réel puisque la population des très hauts revenus, qui encaisse près de 7 % de la masse des revenus, acquitte 25 % du total de l’impôt sur le revenu.
Un autre enseignement figurant dans le rapport établi par l’INSEE concerne les revenus du patrimoine : au plus les revenus augmentent, au plus les revenus du patrimoine deviennent importants. Ainsi, si ces derniers représentent 6 % pour la catégorie de la « très grande majorité », ils atteignent plus de 25 % pour les très hauts revenus et près de 40 % pour celle des « plus aisés ».
A partir de ces éléments, il est possible de dresser le portrait-robot des personnes entrant dans la catégorie des très hauts revenus. Dans les faits, il s’agit d’un couple n’ayant plus d’enfant à charge dont le chef de famille est âgé de plus de 57 ans et exerce une activité de cadre administratif ou commercial au sein d’une entreprise privée. Ce couple est propriétaire de sa résidence principale située en Ile-de-France et plus particulièrement à Paris intra-muros. Ses revenus annuels se montent à 177 000 euros dont 45 000 euros sont issus de son patrimoine.